3.1.2 Le fonctionnement des marchés financiers :
3.1.2.1 Constats :
- André Orléan (Alternatives économiques Hors série n° 87 traitant des marchés financiers, page 29) : "Ni Smith ni Ricardo n'ont étudié la concurrence financière. Cependant lorsque les économistes néo-classiques ont étendu leur cadre d'analyse aux marchés financiers, l'idée selon laquelle la concurrence sur ces marchés serait également stabilisante s'est imposée comme naturelle".
- L'hypothèse de la "main invisible" : de la régulation autonome, se trouve régulièrement invalidée sur les marchés financiers l'évolution du cours (du prix) n'ayant pas l'effet stabilisant que l'on pourrait attendre, selon la théorie néo- classique : . Lorsque le cours d'une action recommence à augmenter, les acheteurs potentiels font alors l'hypothèse que cette hausse va se poursuivre et achètent. La demande s'en trouve alors confortée et tend à encore faire monter le cours. Et ainsi de suite jusqu'à ce que les acheteurs potentiels révisent leur hypothèse et se disent que le cours a vraisemblablement atteint son maximum et risque de baisser. Ce mécanisme peut conduire le cours de l'action bien au-delà de sa valeur réelle. Le processus est le même pour tous les titres, ce processus pouvant former des "bulles" qui, un jour ou l'autre, explosent et provoquent alors une baisse brutale du cours
. Le phénomène inverse existe à la baisse
- Keynes : "Lorsque l'organisation des marchés se développe, l'activité de spéculer l'emporte sur l'activité d'entreprendre"
- La plupart des transactions opérées sur le marché des changes sont, en effet, des transactions à caractère spéculatif. Il en va de même sur les marchés boursiers, les investisseurs institutionnels étant devenus des clients des hedge funds, lesquels interviennent, de manière spéculative sur les marchés
- Les produits dérivés sont des produits complexes présentant la plus grande opacité et s'échangeant pour la plus grande partie sur des marchés de gré à gré échappant, de ce fait, à tout contrôle.
- Suite à la crise, le G20 a confié aux banques centrales, non seulement un rôle de stabilisation monétaire mais aussi un rôle de stabilité financière. Cette décision reconnaît donc implicitement l'invalidité du postulat de "la main invisible" pour ce qui concerne les marchés financiers et, donc, la nécessité d'une régulation alors confiée aux banques centrales