Optimiser la production des biens et des services conduit à prendre en compte notre environnement et nos ressources ainsi qu'à comprendre la fonction de production et la notion de productivité qu'elle contient
1.1 Prendre en compte notre environnement et nos ressources :
1.1.1 Constats :
- La consommation des ressources naturelles est de plus en plus importante du fait de la consommation de plus en plus grande des pays développés et, dans le même temps, du développement économique explosif de pays émergents comme la Chine, l'Inde, ... Ainsi, nous acheminons nous, à terme, au niveau de la Planète, dans le modèle économique qui est actuellement le nôtre, vers une rareté de certaines de ces ressources.
- La population mondiale devrait continuer son développement pour atteindre, voire dépasser 9 milliards d'habitants au milieu de ce siècle.
- Ce même modèle de production et de croissance économique nous conduit aussi, en l'état, à détériorer des biens communs à l'humanité tels l'eau, l'air et nos climats
- Les indicateurs macroéconomiques, tels le PNB, le PIB, ... utilisés pour mesurer notre production, notre croissance etc... délaissent malgré tout la mesure de la durabilité des produits, de leur qualité, de l'impact de leur production sur l'environnement
1.2.2 Pistes de solutions :
- Réorienter la production et la consommation vers des biens de meilleure qualité, de meilleure durabilité, ce qui pourrait conduire à une baisse de la productivité du travail, en volume. Ceci n'impacterait pas toutefois la Valeur Ajoutée globale qui pourrait alors être la même, voire continuer de croître, le PIB représentant la somme des Valeurs Ajoutées.
- La conjonction des phénomènes : orientation de la croissance vers plus de services, PIB stable ou en légère croissance, baisse de la productivité du travail , en volume, du fait de la production de biens de meilleure qualité et plus durable, devrait conduire à une meilleure adaptation de la demande et de l'offre d'emplois
1.2 Comprendre la fonction de production et la notion de productivité qu'elle contient :
1.2.1 Constats :
- La fonction de production, quel que soit le modèle économique, peut s'écrire telle qu'elle l'est, de manière traditionnelle : Q =f(K,L) où K représente le capital et L (Labour) représente le travail, que celle-ci soit ou non une fonction de Cobb-Douglas
- Le paragraphe 1.1.1 ci-dessus fonde l'hypothèse, TCEPA (toutes choses égales par ailleurs) : en l'état actuel de notre modèle économique, d'une limite quant à la croissance de la valeur Q : de la quantité produite. Telle qu'elle est mesurée, la croissance devrait être, pour la zone euro, autour de 1,7 % pour 2010 ; elle est prévue, pour cette même zone, autour de 1,5 % pour 2011. Pour la France, le chiffre a été de 1,5 % en 2010 ; il devrait être du même ordre pour 2011.
- Le progrès technique (machines, robots, ordinateurs, ...) conduit à substituer progressivement le capital (K) au travail (L) dans les processus de production. La productivité du travail (dQ/dL) augmente régulièrement. En France, les gains annuels de productivité du travail sont de l'ordre de 1,5 % sauf en 2009, où du fait de la crise ayant conduit à la conservation d'effectifs supplémentaires, cette productivité a reculé.
- Dans la mesure où la croissance est limitée, où le Capital se substitue au Travail dans les processus de production, où la productivité du travail augmente, la quantité de travail supplémentaire proposée est faible. Dans le même temps, la population augmente. La population active s'accroît, elle aussi, du fait même de cette augmentation de la population mais aussi du fait du taux d'activité croissant des femmes qui atteint, en 2008, 66 % en France et 64 % dans l'Union européenne. Ainsi s'accroît la quantité d'emplois supplémentaire demandée (+ 150 000 par an en France) par la population active face à une offre supplémentaire faible (de l'ordre de 100 000 par an en France) des entreprises. Un écart de plus en plus grand se creuse donc structurellement entre offre et demande d'emplois. Ce phénomène est encore accentué en période de crise. Ainsi, au niveau mondial, la crise, initiée fin 2007 aux Etats Unis, aurait ajouté entre 20 millions (estimation FMI) et 30 millions (estimation OIT) de chômeurs. Au niveau de notre pays, les inscriptions à Pôle emploi consécutifs à un licenciement économique ont augmenté de 43 % en 2009 par rapport à 2008
1.1.2 Pistes de solutions :
- Des solutions de nature politique :
. Au niveau des instances mondiales (G20, par exemple), les Etats qui sont les plus producteurs de biens, donc les plus consommateurs de ressources et ayant, en conséquence le plus d'impact sur l'eau, l'air et nos climats devraient s'entendre pour édicter des normes de production orientées vers la qualité, la durabilité et le respect de notre environnement ainsi que sur les moyens de faire respecter ces normes.
. Au niveau des instances européennes, les pays de l'Union devraient s'engager à respecter et faire respecter ces normes par le biais de compensations financières à l'encontre des pays ne les respectant pas au sein de l'Union, et d'inclusion du coût correspondant dans des taxes à l'importation aux frontières européennes des pays du reste du monde ne respectant pas ces normes. Ces compensations et taxes alimenteraient un fonds économique européen. Ce fonds économique européen aurait pour vocation de contribuer à financer les moyens nécessaires au contrôle de la mise en oeuvre des normes édictées , ce, au sein et aux frontières de l'Union, les modalités de mise en oeuvre en étant alors arrêtées par les Etats membres.
- Des solutions de nature économique qui impliquent à la fois producteurs et consommateurs :
. Innover dans le sens d'une production et d'une croisance économique orientée vers plus de services et moins de biens matériels
. Orienter notre production et notre consommation de biens vers des produits durables, de qualité, économisant l'énergie et respectant mieux notre environnement
- Des solutions de nature systémique qui impliquent les Etats et les économistes :
. La durabilité, la qualité des produits, l'impact de leur production sur l'environnement devraient être pris en compte dans la mesure et, donc, dans la construction des outils utiles à cette mesure, de la performance de nos économies.
. Valoriser des indicateurs (l'espérance de vie, la mesure du niveau des inégalités, ... par exemple) autres que celui de la seule production par habitant, comme critères de développement économique et social d'un pays
